Aller dans nos profondeurs avec l'esprit du martin pêcheur

j'ose m'affirmer dans la réalité de mon être"

Oser dire non sans colère, être capable d’affirmer son opinion sans violence, une forme d’audace qu'on appelle l’assertivité. Au travail, dans la rue, avec mes amis, ma famille, exprimer une opinion différente de ceux que j'aime, oser dire non à mes dépendances (consommation, affective,  comportement...)

 

L'audace, le courage impliquent un affrontement psychologique vis à vis de soi-même, un pourparler intérieur : pour m’affirmer, il est nécessaire que j'affronte mes peurs, ma timidité, que je fasse le point de ma vie personnelle, professionnelle, associative, amicale, familiale, mes habitudes, ce qui m'empêche d'avancer. (ce que certains appellent le "travail sur soi")

 

L’expérience très banale du parent qui aimerait éviter le conflit avec son enfant, rester tendre et en même temps rétablir l’autorité, (si je dis stop à un enfant, je prend le risque d'introduire une perturbation dans la relation)

Oser dire Oui aussi, être capable de participer à un mouvement, oser exprimer ses sentiments positifs, oser dire oui à ses émotions. La relation amicale, la relation de couple par exemple, impliquent que l’on s’expose et qu'on se montre imparfait.

"Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort"...

Je souhaite également aborder la "maxime" : "Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort"... qui peut à la fois m'aider et à la fois être perçue à juste titre, comme une phrase "assassine" pour l'autre.
Tout d'abord, remettre cette phrase dans son contexte. Déjà ce qu'elle n'est pas : Ce qui ne tue pas, rend plus fort". La maxime d'origne écrite par Nietzsche dans le Crépuscule des Idoles est : "Appris à l'école de guerre de la vie : ce qui ne me tue pas me rend plus fort". Ces "ME" font la différence. Nietzsche parle de lui même, dans un contexte donné.

 

"L'école de guerre de la vie" parle de sa souffrance physique (insomnie, diarrhée,  diphtéri, dysenterie, hémorroïdes, constipation ... et psychologique). Nietzsche a été malade toute sa vie.
"On" répète souvent cette phrase, hors de son contexte, comme un synonyme de la résilience. (récupérer, s'endurcir, combattre, plus déterminé que jamais après s'être remis d'un sale coup). Or, ce n'est pas ce que dit Nietzsche.
Pour Nietzsche la souffrance est un outil de connaissance. La souffrance lui apprend le non-sens de la souffrance. Qu'il n'y a aucun intérêt à souffrir. Pour le découvrir il a eu besoin de souffrir inutilement. Il a éprouvé l'absurdité de la souffrance phychique et psychique pour échapper à la tentation de s'infliger des souffrances.
Pour Nietzsche, la douleur est un pain amer qu'il nécessaire d'accepter (accueillir), sous peine de vivre à moitié. La douleur n'est pas délivrance, damnation, expiation ni pardon.

Nietzsche prend la souffrance comme l'occasion de développer l'ingéniosité, la vaillance et la curiosité. Tout ce qui a été donné de profondeur à l'homme, de secret, d'esprit, de grandeur, a été acquis par la "culture de la grande souffrance". Car j'ai rare frisson, disait-il, au moment du grand naufrage. La douleur n'est pas quelque chose que la revanche (ou le paradis) viendra compenser, mais une épreuve de non-sens, et le talent d'aimer la vie malgré la promesse de l'échec. Pour Nietzsche, la plupart des individus ne vont pas être renforcés par l’adversité, mais au contraire affaibli. Il dit “tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort”, c’est une affirmation au sujet de lui-même.

Conclusion : si te viens l'envie de dire cette maxime, je t'invite à la dire dans son entièreté avec les "ME" et de ne la prononcer que pour toi-même. La dire à une personne, sans les "ME", est une phrase assassine qui dans certains contextes peut être perçue comme extrèmement violente.
 
Boris Cyrulnik définit la résilience ainsi : "On est hébété par un traumatisme. Si on ne fait rien, on reste hébété. Et si on se débat pour se remettre en vie, c’est le processus de résilience. C’est reprendre un autre type de développement après une agonie psychologique."
 
Certaines expériences de vie sont si douloureuses qu'elles peuvent créer dans nos cerveaux des dommages irréversibles tels que les profils "borderline" "psychotiques", créer des traumas complexes... Pour résumer : "on a souffert, et on en souffre encore".

 

Le pardon

et pour terminer, la notion de pardon nécessaire à la résilience.
J'ai longtemps cherché ce que pouvait être cette notion de pardon, surtout dans la situation où la personne continue d'actionner les leviers de la souffrance ressentie, ou bien quand l'évenement traumatique a semé des graines dans la psyché et laissé pousser des fleurs de souffrance.

 

J'aime beaucoup l'approche de André Comte-Sponville : "Pardonner, ce n'est ni oublier ni effacer ; c'est renoncer, selon les cas, à punir ou à haïr, et même, parfois à juger". 

Quand je me mets dans cet état là, je ressens la paix. 

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